Georges W. Bush, unilatéralement agressif

Ainsi donc Jacques Chirac se serait trompé, nous faisant espérer un monde meilleur possible ? Georges W. Bush a tranché, il attaquera l’Irak.

Mais peut-on croire à la génération spontanée des Saddam Hussein et Georges Bush ? Il faudrait être résolument naïf. La logique de l’affrontement sur fond d’intérêts, de rapports de force, pour encourager l’industrie militaire florissante de la superpuissance américaine conduit inexorablement à la perpétuation des conflits.

Georges Bush aura endossé au vu et au su du monde entier l’habit de l’agresseur. Oubliée d’une chiquenaude la résolution 1441 des Nations-Unies, Saddam, il n’y a pas si longtemps armé par les Etats-Unis, doit quitter le pays. Pour s’installer en Floride ? En Californie ? N’était-il pas question de désarmement ? Accuser d’échec les partisans de la voie diplomatique relève de l’hypocrisie absolue quand le discours du 17 mars 2003 révèle la stratégie des partisans de la manière forte fixée au lendemain du drame du 11 septembre 2001
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Georges W. Bush portera la responsabilité des déferlements de haine à venir, ce qui ne l’empêchera pas de se targuer d’être le chantre de la liberté. Mais quelle liberté quand la planète s’enfonce dans une misère liée à la logique de la mondialisation mercantile ?

Jacques Chirac aura tenu bon, rappelant que les inspecteurs de l’ONU faisaient un bon travail. En cela il mérite le respect de tous. Sans doute montre-t-il ainsi qu’il existe une voie autre que celle de l’asservissement à la volonté d’une seule parole, celle d’un agresseur d’autant plus dangereux qu’il se croit être l’incarnation du Bien et de la Vérité. L’histoire de l’humanité est là pour nous rappeler les drames qui ont toujours résulté d’une telle prétention.

Henri Lafitte, 18 mars 2003