Non aux nouvelles busheries !

13 mars 2003, les élèves des classes de 3è de Saint-Pierre et de Miquelon de l’enseignement public se sont envolés pour… Auschwitz, dans le cadre d’un projet pédagogique leur permettant de mieux appréhender une des pages les plus noires de l’histoire de l’humanité.

Leurs enfants feront-ils un jour le tour du monde pour visiter les hauts lieux des atrocités américaines, directes ou indirectes ? Iront-ils à Hiroshima ? Au Vietnam ? Au Laos ? Au Cambodge ? Iront-ils au Nicaragua, au Panama, au Guatemala, en Indonésie …? Joueront-ils avec des enfants serbes, au risque de tomber sur une bombinette américaine, affublée d’un beau parachute jaune, résidu non explosé des 222 200 déversées en 1999 ? Se rendront-ils en Irak ?

Qui leur expliquera la bombe atomique, les armes chimiques, bactériologiques, les bombes à fragmentation, l’uranium appauvri, l’agent orange, le napalm, la « mère de toutes les bombes » ? Se diront-ils alors que tous ces pays visités, ramenés à une misère moyenâgeuse, auraient pu accéder à un monde florissant par des sociétés, des approches économiques différentes ? Qui leur rappellera cette terrible phrase d’un vice-président américain, réagissant à la destruction d’un avion civil iranien par un navire américain faisant 290 victimes en 1988 : « Je ne demanderai jamais pardon au nom des Etats-Unis d’Amérique. Je me fiche des faits qu’on nous reproche » (Georges Bush, Newsweek, 15 août 1988, cité par William Blum, L’Etat voyou, éditions Parangon) ?

Qui leur organisera un voyage autour du monde des horreurs perpétrées par un Etat dont Georges W. Bush à son tour se targue d’être le parangon du Bien et de la Liberté ?

Henri Lafitte, 14 mars 2003