Chronique du 2 avril 2003 (3)

Vent de panique à Saint-Pierre et Miquelon suite au déplacement de quelques jeunes sportifs à… Toronto, là où quelques cas mortels liés la grippe atypique venue d’Asie ont été enregistrés. Pour un peu, on aurait ouvert une quarantaine sur l’île aux Vainqueurs, comme au bon vieux temps.

Mais la raison a repris ses droits et un médecin s’est efforcé en ce 1er avril 2003 de recadrer le tableau sur la petite lucarne de RFO. L’épidémie est essentiellement localisée à Hong Kong et les malades à l’échelle internationale sont clairement identifiés, suite aux contacts étroits qu’ils ont pu avoir avec cette région du globe. La transmission du virus se fait par contacts rapprochés, ce qui peut rassurer l’homme de la rue passant droit comme un I sans serrer la paluche à X ou Y. On s’attend même à un excès de pruderie. Difficile en effet de se polir le chinois, dans un tel climat d’inquiétude, sans courir quelque risque.

Si l’on y réfléchit bien, la situation locale est plus grippée que les insulaires eux-mêmes, ce qui est somme toute plus typique d’une économie malade. Et l’on n’en meurt pas, jusqu’à présent. Sauf qu’on en crève peut-être à petit feu et que ça n’affole pas grand monde.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 avril 2003