Chronique du 30 avril 2003 (2)

Tout vient à point à qui sait attendre. Ne t’a-t-on pas répété inlassablement cette vérité convenue ? Certes, l’attente peut vous donner les boules, ce qu’un joueur de pétanque appréciera à l’occasion, mais pas un danseur de claquettes.

Il aura donc fallu sept ans pour que le projet de « Mur à gauche » trouve la voie de sa concrétisation. Le public était invité en ce 29 avril 2003 à découvrir au Conseil Général trois projets liés à la construction d’un complexe sportif.

Soyons sportif en l’occurrence, Le projet aura connu bien des aléas. Mais les sources de blocage ont été intelligemment dépassées, semble-t-il. La construction d’un « Mur à gauche » – pour les non initiés une salle de sport pour la pelote basque, avec ses contraintes spécifiques -, ne faisait pas obligatoirement le bonheur d’autres activités sportives, comme le tennis par exemple. Le revêtement des sols, par exemple, ne répond pas aux mêmes exigences.

Une nouvelle idée aura germé, celle de construire un bâtiment à deux volets, permettant ainsi de satisfaire tout le monde, une prouesse qui mérite d’être saluée tant la synthèse est un art difficile dans un pays où l’on a trop souvent tendance à couper les cheveux en quatre.

La salle de sports polyvalente incluant un mur à gauche va donc permettre un déploiement d’activités dont celles qui portent plus spécifiquement les couleurs de l’Archipel, grâce aux nouvelles facilités pour accueillir le public. Alors que les fondements traditionnels de l’identité locale sont durement malmenés, une telle perspective peut donner un peu de baume au cœur, sachant qu’il appartiendra aux responsables sportifs de dynamiser encore davantage le rayonnement de nos îles. Car l’identité culturelle est multiforme et elle inclut la dimension sportive.

Et l’on pourra se renvoyer la balle dans un contexte plus valorisant que le champ politique traditionnel.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
29 avril 2003