Chronique du 5 avril 2003

Certes le printemps a encore fait illusion le 21 mars. Car depuis le 3 avril, l’hiver a décidé de camper sur ses positions, au grand découragement des aspirants à la sève qui monte.

Mais en ce 5 avril 2003, alors qu’on se les gèle encore, les premiers signes annonciateurs des jours meilleurs attendent le chaland dans les boulangeries. Pour la vingtième année consécutive, les 25 km de Miquelon se préparent et le coureur de fond peut trouver sur le comptoir sa brochure annuelle de mise en en condition pour « la forme, le moral, la bonne ambiance, la fête et l’optimisme », ce qui en fait tout un programme, convenons-en

20è édition d’un événement populaire, à l’initiative du député de Saint-Pierre et Miquelon, monsieur Gérard Grignon qui aura réussi à faire courir ses électeurs au lieu de les faire marcher, ce qui le différencie nettement de ses homologues métropolitains.

Chacun peut donc disposer de conseils pratiques pour éviter les claquages prématurés. « Un proverbe dit : « Qui veut aller loin ménage sa monture » », nous rappellent les organisateurs. Dans la foulée du cri d’alarme que l’on a récemment entendu à propos des chevaux qu’on laisse crever de froid et de faim sur Miquelon, on se dit que certains tiennent malheureusement à faire du sur place avec des oeillères.

Mais le printemps arrive et les bipèdes peuvent piaffer d’impatience sans prendre le mors aux dents.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
5 avril 2003