Chronique du 7 avril 2003

Dans un article de l’Echo des Caps du 4 avril 2003 intitulé « par quels détours » Georges Poulet rend hommage à la pièce de la troupe de Miquelon « Un Noël pour les Mi’kmaqs » qui aura permis les retrouvailles entre Miquelonnais et Micmacs de Terre-Neuve.

Et le co-directeur de la publication de rappeler que l’île de Terre-Neuve n’était pas peuplée par les Micmacs mais par les Béothuks dont la dernière représentante est morte à St John’s en 1829. Et de citer Bernard Assiniwi, un spécialiste de la question : « il ne mentionne nulle part la présence de Mic Macs à Terre-Neuve ». Faut-il en conclure qu’on ne peut parler de retrouvailles si les rencontres ont déjà eu lieu et que l’hommage susvisé n’était que la flèche du Parthe ? Ne va-t-on pas reconstruire à Miquelon un village de Micmacs qui ne seraient jamais venus de Terre-Neuve au XVIe siècle ? Ne risque-t-on pas de partir en file indienne sur une fausse piste ?

« La question qui se pose, écrit Georges Poulet, est donc, quelle est, aujourd’hui, l’origine des Mic Macs (Conne River, notamment) situés sur la rive Sud de Terre-Neuve, dont la présence n’est pas mentionnée dans les ouvrages ci-dessus ? ».

Mi’kmaqs, MicMacs, Mic Macs, vous avez dit Mic et Mac ? Tu parles d’un micmac…

Ce serait oublier toutefois un autre ouvrage écrit par Ingebord Marshall, intitulé « A History and Ethnography of the Beothuk ». L’auteur y dit ceci : « At the time Newfoundland was discovered by Europeans around AD 1500, the Beothuk are believed to have been the only permanent residents on the island. Other native groups may have travelled now and then to certaine areas in Newfoundland to exploit resources. Micmac, for example, may have visited the south coast to trap or fish… ». Et si les Micmacs, venus du continent, s’étaient arrêtés à Miquelon avant d’aller à Terre-Neuve, histoire de se faire une petite bouffe ?

Comme dit Georges Poulet, il y a là « une énigme à résoudre », ce qui n’empêche pas, comme le mentionne L’Horizon, le mensuel de Miquelon, dans son édition de mars 2003, de présenter une pièce « à mi-chemin entre la création et la reconstitution historique ».

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 avril 2003