Chronique du 10 mai 2003

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les « trous » tiennent la route dans l’actualité locale. Comme à chaque printemps, ce qui peut donner l’illusion que l’Histoire se répète, inlassablement.

« Un p’tit trou, deux p’tits trous
J’manie pelle et pioche
Un p’tit trou deux p’tis trous
Ça se creuse partout », chantai-je pour ma première prestation publique au Yacht Club en 1971, devant… le Maire de Saint-Pierre.

Trous dans les rues, trous dans les budgets, trous de mémoire, trou la la, trou la lère, l’Archipel survit au bord… du trou. Quel trou perdu ! de s’exclamer l’un. On va s’en mettre jusqu’aux trous de nez ! de s’exclamer l’autre. Ces politiques, ils n’ont jamais les yeux en face des trous ! de déplorer un troisième. Tant qu’il y aura des trous à boucher, on pourra faire s’en trou, de résumer un philosophe.

Et le Ministre de l’Equipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer (rien que ça) de répondre à madame le Maire qu’il a « pris bonne note de ses préoccupations et qu’il s’efforcera d’y répondre dans les meilleurs délais ». A noter qu’il n’aura pas poussé la plaisanterie jusqu’à lui souhaiter « bonne route », politique oblige.

Il reste à l’automobiliste, avec tous ces trous de poule, à marcher sur des œufs.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 mai 2003