Chronique du 11 mai 2003

A défaut de bitume, le rouleau compresseur de la justice passe sur les marchés publics de Saint-Pierre et Miquelon en ce mois de mai 2003, histoire de tout mettre à plat, sans doute. Trois citations à comparaître ont été délivrées, une quatrième n’a pas pu l’être, par-dessus le marché, faute de présence locale momentanée du destinataire, nous a annoncé RFO le 9 mai 2003. Aucun nom n’a été étalé cette fois sur les ondes. N’a-t-on pas trop souvent tendance à céder à la tentation de l’événementiel en faisant bon marché de la présomption d’innocence ? C’est ce que l’on pouvait notamment retenir de l’interview de la procureur lors du journal télévisé du 10 mai.

Le procès aura lieu donc vers la mi-juin. Vendra-t-on des places au marché noir, ce qui permettrait de réinvestir dans une maison d’arrêt qui risque d’être confrontée à un élargissement potentiel de son exiguïté ?

Comme disait Georges Brassens
« Si vous y tenez temps parlez-moi des affaires publiques
Encor que ce sujet me rende un peu mélancolique
Parlez-m’en toujours je n’vous en tiendrai pas rigueur »

N’assistons-nous pas d’ores et déjà, comme aurait dit Coluche, à une grande braderie de l’honneur au marché Saint-Pierre?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 mai 2003