Chronique du 12 mai 2003 (2)

Je n’ai pas rêvé, il y avait pourtant un mot d’ordre de grève pour le 13 mai 2003. Pas un mot au journal radio du 12, pas un mot au journal télévisé. Place au virus du Nil à midi. A moins qu’il ne se soit agi du virus d’une île ?

J’en suis donc là de mes conjectures, ô lecteur en quête de lentilles, à défaut d’en faire tout un plat. En quoi Saint-Pierre et Miquelon est-il touché par les mesures annoncées ? N’y a-t-il que la fonction publique qui est concernée ? Pourquoi les syndicats du secteur privé ne réagissent-ils pas ? Ne bénéfie-t-on pas à Saint-Pierre d’une retraite au bout de 37 ans et demi ? Ce dispositif est-il remis en cause ? Y a-t-il des craintes spécifiques à l’Archipel ? Quel sens peut-on donner à l’adhésion du monde du travail local à une grève nationale alors que le Gouvernement se dit déterminé à passer outre coûte que coûte ? Faudra-t-il à nouveau porter des bretelles pour ne pas se serrer la ceinture ? Courber l’échine sous un train de mesures n’est-il pas la meilleure façon d’être mené en bateau ?

En attendant, priorité à un reportage sur la diététique ; ça ne mange pas de pain.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
12 mai 2003