Chronique du 20 mai 2003 (2)

19 mai 2003, le Maire de Miquelon a manifesté son mécontentement à l’encontre du peu d’intérêt accordé par la Collectivité à la réfection des routes de Miquelon – Langlade. Et de déplorer les atteintes à la nature à force d’y puiser des matériaux qui s’envolent chaque année en poussière. Pourquoi ne pas bitumer une bonne fois pour toutes ? Alors qu’il faudrait 12 kilomètres de bitume pour la route Miquelon – Langlade, seuls 800 mètres sont prévus en 2003, ce qui laisse du temps au temps, convenons-en et comme le temps c’est de l’argent, autant ça de gagné, de conclure un économe fier de tenir la route.

Il faut « arrêter de faire du vol à vue !» de s’écrier le Maire de Miquelon. Ce qui permet, au passage, de se dire que le nouveau Cessna d’Air Saint-Pierre risque de faire du rase-mottes si à première vue on ne rallonge pas la piste.

« L’Etat nous a abandonnés », déplorait les manifestants du transport maritime, ce 19 mai 2003. « On se sent un peu abandonnés », déplorait le Maire de Miquelon. A quand la prochaine crise du BTP ?

« Entre béton et bitume / Pour pousser je me débats », chantait Maxime Le Forestier. Entre béton et bitume, Saint-Pierre et Miquelon vivote à la va, à la va, à la va comme je te pousse, de chanter un bègue. Entre béton et bitume, je cherche toujours mes voix, de s’avouer un politique.

Car si l’on bitumait tout d’un coup, dans une suprême volonté de tout mettre à plat, que ferions-nous sans bitume pour l’étaler ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 mai 2003