Chronique du 23 mai 2003 (2)

Mais que deviennent nos politiques locaux? Ont-ils la grippe ? Une extinction de voix ? D’idées ? Voilà que la France est en proie à une forte fièvre revendicatrice sur le dossier des retraites, les syndicats font le forcing et l’Outre-Mer se mobilise lui aussi. Saint-Pierre et Miquelon n’y échappe pas, même si l’on voit la difficulté que les différentes parties prenantes ont à communiquer. Le 22 mai aura vu un mouvement cantonné aux seuls établissements scolaires publics, enseignement catholique, autres fonctions publiques et secteur privé ayant vaqué à leurs occupations respectives habituelles. Défaut d’explication, de sensibilisation peut-être. Situation incompréhensible sur un Archipel où tout le monde, comme on dit, « se bute dedans » sans pour autant se comprendre.

Que pensent Archipel Demain, Cap sur l’Avenir , le député, le sénateur, le président du Conseil ? Les maires ? Les socialistes ? Les patrons locaux ? Car les syndicats sont grosso modo les seuls à s’être exprimés. Mais plusieurs syndicalistes appartiennent également à des mouvements politiques. Cette double appartenance engendre-t-elle des tempêtes sous un crâne ? Ou permet-elle de naviguer à l’aise dans la mer des Sargasses ? Peut-on par exemple porter Raffarin aux nues sous une casquette et le huer avec une autre ? Etre ou ne pas être, telle n’est-elle pas l’éternelle question ?

N’est-il pas paradoxal que sur un dossier éminemment politique nos politiques fassent la grève de la parlote ? Veulent-ils préserver la chèvre et le chou, au risque de paumer la chèvre et surtout le chou ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 mai 2003