Le printemps est-il possible ?

Alors que le journal du sénateur, « Trait d’Union » arbore un bateau de pêche à quai en première de couverture dans son édition de mai 2003, « Le Vent de la Liberté », journal du mouvement Archipel Demain et « Radical Infos », le journal des Radicaux de Gauche de Saint-Pierre et Miquelon et du groupe « Cap sur l’Avenir » consacre leur photo d’accroche au Conseil Général. Le premier positionne des trombinoscopes à portée défavorable aux trois premiers responsables dudit Conseil, au-dessus d’un bâtiment aussi horizontal que figé. En gros titre : « Conseil général une priorité : L’affirmation du principe de l’irresponsabilité ». Le second nous montre un bâtiment qui donne de la gîte, comme un bateau qui fait naufrage, donnant ainsi le support nécessaire au titre « Conseil général : S.O.S. ». Seul l’Horizon, le journal de Miquelon, véhicule l’espoir dans le choix d’une jeune qui s’initie au violon. « Le violon renaît », titre le mensuel de l’île sœur.

Paralysie d’un côté, prémisses d’un nouveau dynamisme par l’effervescence culturelle de l’autre, n’y a-t-il pas là matière à réflexion pour un Archipel qui s’enferre dans une politique stérilisante, réductrice, étouffante, alors que le potentiel serait là pour redonner la pêche à ceux qui l’ont perdue ?

« L’équipe majoritaire n’a pas de ligne politique ni de projet d’avenir pour l’archipel », écrit Cap sur l’Avenir. « Cette majorité (…) enfonce fatalement l’Archipel dans l’abîme ». écrit le député Gérard Grignon dans son éditorial. « Le printemps serait-il là ?», s’interroge quant à lui le Maire de Miquelon, sans omettre de signaler toutefois les sujets d’inquiétude de sa Commune.

Et les jours s’égrènent comme autant de perles irrémédiablement perdues.

Henri Lafitte, 16 mai 2003