Plus que jamais l’Archipel doit jouer sa carte d’identité française et européenne en Amérique du Nord. Il faudra encore beaucoup travailler pour que les gouvernements, quels qu’ils soient, mesurent la richesse qui naît de la diversité à laquelle participe l’Outre-Mer français. « L’extrême diversité historique, géographique, climatique, culturelle et sociale fait la richesse de ces outre-mers et nous permet d’éviter l’européocentrisme, de disposer d’une fenêtre ouverte sur la mondialisation, de vivre en grandeur nature le défi de la diversité culturelle, d ‘être reliés, pour certains territoires, à une histoire commencée avant l’arrivée des Européens », écrit Dominique Wolton, directeur de recherches au CNRS dans son dernier ouvrage, « L’autre mondialisation ».
Dans cette optique, Saint-Pierre et Miquelon occupe une place de premier plan. La station RFO a donc un rôle primordial qu’elle doit amplifier en surmontant ses handicaps internes. Mais qu’on lui donne la possibilité de répondre à cette mission enthousiasmante et valorisante en l’autorisant à émettre vers nos voisins où l’expression de langue française dans la multiplicité de ses expressions est la bienvenue.
La station RFO était en grève en ce 15 mai 2003 pour faire entendre sa voix. Il faut espérer qu’elle soit entendue.
Henri Lafitte, 15 mai 2003
Référence : Domique Wolton, « L’autre mondialisation »
Flammarion, 2003