Temps d’été pour le printemps de l’environnement

Les bénévoles étaient cette année encore invités à se munir de gants et sacs poubelles pour redonner un air de fraîcheur à des îles marquées par un long hiver, certes, mais malheureusement aussi par la pollution inéluctable des conduites irresponsables. Un bon point cependant, les efforts de ces dernières années portent leurs fruits et les déchets de toutes sortes étaient moins nombreux sur les rivages ou au bord des routes.

La mobilisation aura donc été forte bien que l’agacement soit de plus en plus manifeste envers les pollueurs plus… industriels de la zone… artisanale. Comment ne pas penser, pour qui s’est déplacé à Halifax – Dartmouth par exemple, au contraste saisissant à la propreté du « Burnside Industrial Park » et le laisser-aller total d’une zone à Saint-Pierrre où l’on se croit tout permis. N’était-il pas question de pénalités les années précédentes, de marchés qui ne seraient pas octroyés si des efforts réels n’étaient pas mis en œuvre ? « Certaines associations ont même précisé qu si aucun effort n’était effectué dans ces secteurs, elles ne participeraient pas l’année prochaine à cette opération « Nettoyage de printemps » », souligne l’Echo des Caps, l’hebdomadaire municipal de Saint-Pierre, dans son édition du 16 mai 2003. Car si « sensibiliser les scolaires » est un acte pédagogique nécessaire, on ne voit pas pourquoi les adultes seraient dispensés de citoyenneté. La quête du gain ne doit pas les dispenser des gestes de survie pour les générations de demain.

Les déchets étaient donc collectés par les services de la Collectivité et emmenés pour ce qui concerne Saint-Pierre à la décharge municipale qui, rappelons-le, ne répond plus aux normes réglementaires. Que sait-on par exemple de la pollution de l’air, du sol, de la pollution marine, engendrées par cette décharge à ciel ouvert d’où se dégageait une fois de plus un immense nuage noir ?

La façade de l’île ravalée, le quotidien se renouvelle dans l’inconscience des effets potentiels d’une pollution majeure sur la santé de toute une population.

Henri Lafitte, 18 mai 2003