Avec Carolyne Jomphe, “l’Acadie n’a pas de frontières”

Une écriture d’affirmation identitaire, une belle voix de femme, une volonté portée par l’énergie musicale que l’on reconnaît chez les Acadiens d’où qu’ils viennent, où qu’ils soient, je découvre Carolyne Jomphe, Acadienne Québécoise, souvent en tournée en France. « L’Acadie n’a pas de frontières », cinquième album, où elle aura pu, me dit-elle, porter ses propres compositions.

« L’Acadie n’a pas de frontières
Qu’on soit d’Havre aux-maisons ou de Havre Saint-Pierre
L’Acadie n’a pas de saisons
Du soleil à Lafayette de la neige à Cheticamp ».

Et voilà que dans une salle où nous sommes à préparer le spectacle qui nous rassemblera au Théâtre de l’Université Laval le 27 mai 2003, elle entend parler dans les coulisses de l’Acadie de… Saint-Pierre et Miquelon. Elle en est heureuse, éclatante de cette sincérité qui nourrit son engagement d’artiste pour une Acadie multiple, elle qui vient du bout du chemin de Havre-Saint-Pierre, au Québec, acadienne pourtant, comme tous les héritiers des branches dispersées par la déportation de 1755.

De la vie qui émerge avec l’enfant qui naît, sensibilité de femme qui vient d’enfanter, au regard sur le monde déchiré, et l’Acadie de « Baton-Rouge », de « Bonaventure », au plaisir du « two-step » des Cajuns de « Colinda », à la valse de « La chanson de la mer », à l’humour de la « Péteuse de broue », le dernier Opus de Carolyne Jomphe nous emporte, nous dynamise. « Allons swinguer », nous écrions-nous à notre tour dans sa mouvance.

Impossible d’être taciturne à l’écoute d’un tel album, impossible de rester prostré dans sa torpeur quand Carolyne Jomphe est sur scène portée par la rythmique endiablée des guitares, batterie et violon. Une petite déprime te guette, ô lecteur ? Je suis sûr que tu vas t’en remettre si tu vas à la rencontre d’une telle artiste.

Henri Lafitte, Chroniques musicales
27 mai 2003
Carolyne Jomphe, L’Acadie n’a pas de frontières
Max2002
Site internet : www.carolynejomphe.qc.ca