Chronique du 18 juin 2003

Ô téléspectateur canadien, adieu !
A partir du 19 juin 2003 17h00 GMT, tu ne pourras plus nous voir. L’appel nous a été envoyé le 18 juin 2003, nos images par volonté du Très-Haut parisien seront désormais censurées. Une cage de Faraday emprisonnera notre rayonnement cathodique.

Plus d’images de notre député à Paris, de notre député à Saint-Pierre, de notre député à Miquelon, de notre député marchant, démarchant, nous faisant courir, de notre président se coltinant notre député, de notre député envoyant des gnons à notre président, de notre président fâché envers notre préfet, de notre préfet se jouant de notre président, de nos maires, de nos pères, de nos pépères, de nos « m’as-tu vu », de ceux qui nous en mettent plein la vue… Ce temps est révolu. Rideau !

Et pourtant, notre député avait la protection de sa G.R.C. (Girardin, Raffarin, Chirac). Mais rien n’y aura fait. Et le mal est franco-français. Notre député s’est donc fâché de la décision venue « de là-haut », sur la montagne, à Paris. Il nous appelle au Cap à l’Aigle pour empêcher de fermer la cage aux oiseaux. Et le voilà qu’il réécrit l’Histoire. A son tour d’avoir son appel du 18 juin !

N’entends-tu pas déjà une voix à Paris entonner : « Monte là-dessus, tu verras Montmartre ? »

« Ici Saint-Pierre, les sanglots longs des violons… »
« Ici Saint-Pierre, les sanglots longs des violons de l’automne… »
« Ici Saint-Pierre, les sanglots longs des violons de l’automne bercent notre député d’une langueur monotone… »

Mais comme a dit le Grand Charles, “Vous êtes Saint-Pierrais, restez-le”.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
18 juin 2003