Chronique du 20 juin 2003

Tiens, je leur accorde la Une, la deux si tu veux, à titre exceptionnel, pour leur panache, le pathos de leur Geste, comme on faisait du temps de Roland à Roncevaux. Car ils étaient tous là, hommes, femmes, élus de tous bords, appelés mais pas encore élus, député, président du conseil, maire, sénateur en pensée dans l’action, nous a fait savoir ce dernier, parce qu’il n’était pas là, mais là-bas, tu sais, tout là-haut, à Paris, tous unis pour défendre notre T.V.A. à nous (notre Télé à Valeur Ajoutée), RFO comme on l’appelle ici, voire même ailleurs.

Car pour la première fois dans l’histoire de France, on s’apprêtait par décision ministérielle à emprisonner les ondes, à enfermer notre rayonnement cathodique dans une cage de Faraday. RFO menacé d’être prisonnier d’une grille, le rayonnement français oblitéré, tu te rends compte ? Alors notre député a crié : Non ! Suivez-moi, là-haut, sur la montagne ! Et tous de répondre à l’appel du 18 juin.

C’est pas beau, ça ?

Ils étaient beaux, touchants, sous un ciel bleu hollywoodien, tous ces politiques, si souvent séparés par leurs querelles intestines, soudain rassemblés dans l’unité au Cap à l’Aigle, sur le « mont Faraday », pour la bonne propagation de la foi cathodique. Non à ce diktat venu d’un « là-haut » parigot ! A bas la calotte de la nouvelle glaciation !

Tu imagines la force de telles retrouvailles pour revaloriser l’A.V.T., l’Allocation des Vieux Travailleurs, pour ne prendre qu’un exemple ? Mais ne confondons pas trop vite réalité et virtualité et continuons le combat, sans faire écran.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 juin 2003