Chronique du 26 juin 2003

Sais-tu ô lecteur – mais si tu ne le sais pas, tu vas l’apprendre -, que je me suis surpris ce 25 juin 2003 pris (j’aurais pu dire « je me suis surpris pris ce 25 juin 2003, mais cela aurait été plus surprenant) d’une douleur affective pour notre avion, notre ATR 42. Que je te dise pourquoi.

Voilà qu’une fois le plus le bel oiseau d’Air Saint-Pierre souffre d’une blessure au sol subséquente à l’inadvertance de techniciens canadiens pour le moins maladroits. Pan dans le nez ! Une fois de plus ! Halifax hier, Montréal aujourd’hui. Et l’ATR d’être en rade, ce qui n’est pas approprié pour un avion, tu en conviendras. Et l’Archipel d’être en proie aux affres de l’enclavement. Ramdam chez les passagers. Que faire ? Où aller ? Comment s’envoler ? Et ceux que l’on attendait ? Un seul avion vous manque et tout est dépeuplé. Surtout à quelques jours des 25 kilomètres de Miquelon qui drainent des visiteurs de l’extérieur.

« Ça ne tient qu’à un fil » comme chante Gilbert Laffaille. Mais il arrive que si l’on oublie de le décrocher, on se retrouve le bec dans l’eau.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
26 juin 2003