Chronique du 6 juin 2003

Il y a de quoi s’y perdre dans le dossier « retraites » à Saint-Pierre et Miquelon. Je te résume.

Acte 1.

Les syndicats se réunissent en intersyndicale le samedi 10 mai 2003 et appellent à une première grève. La CFTC soutient le mouvement, la CFDT aussi. Mais le mouvement est diversement suivi, faute de sensibilisation suffisante. Il touche surtout l’enseignement public et privé.

Acte 2.

L’intersyndicale existe toujours. On a constaté qu’il fallait un effort d’explication pour une meilleure mobilisation. Deuxième grève. Seul l’enseignement public débraie.

Acte 3

La CFDT locale prend une position autre que celle décidée nationalement. Elle rejoindra l’intersyndicale pour les futures actions. Va-t-on retrouver l’unité oubliée ?

Acte 4

Dimanche 25 mai 2003, pas de grève pour le jour du Seigneur, mais une manifestation en guise de procession, « encadrée (comme le mentionne l’Echo des Caps, par deux fourgonnettes de la gendarmerie ». L’intersyndicale se retrouve « derrière le corbillard de la démocratie ». C’est-i pas beau tout ça ?

Acte 5

L’intersyndicale décide d’une troisième grève. La CFTC se désolidarise. La CFDT ne participe pas au mouvement. Seul l’enseignement public se mobilise vraiment, avec quelques autres débrayages clairsemés.

Acte 6

La CDFT fait savoir le 4 juin 2003 qu’elle participera « à tout mouvement revendicatif local afin de faire entendre son mécontentement. »

On attend avec intérêt les prochaines décisions de l’intersyndicale. Peut-être serait-il sage d’inviter à bosser jusqu’à ce que mort s’ensuive de sorte que, par réaction préventive, tout le monde se mette en grève.

Et pendant ce temps la masse des futurs impétrants à la retraite bosse… du dos, en attendant de l’avoir dans l’c…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
5 juin 2003