Chronique du 7 juin 2003

Un lecteur de l’Echo des Caps se rend chez son médecin. Il vient de lire dans la feuille du 6 juin 2003 que tirer un coup peut faire mal aux oreilles.

 Docteur, est-il vrai que tirer un coup peut faire mal aux oreilles ?

 Mais bien sûr, mon bon monsieur. Tout dépend du calibre. Vous en avez un gros ?

 Un tout ce qui a de plus ordinaire, docteur. Un bon 18 pouces à pompe. Mais depuis c’est vrai que j’entends moins bien ma femme.

 Le dernier coup a dû être puissant…

 Ça m’a presque arraché les reins docteur.

 Vous n’avez pas raté votre coup, mon cher monsieur…

 Pan ! Dans le mille !

 Vous devriez mettre un casque…

 J’aurai pas un peu l’air ridicule… ?

 Mais vous préserverez vos oreilles…

 Et je pourrai mieux entendre ma femme après ?

 Bien entendu…

 Je vais vous écouter docteur. Je tirerai désormais à découvert couvert et casqué…

 Et vous pourrez dormir sur vos deux oreilles.

Une histoire de chasse banale, en quelque sorte. « Il nous dira aussi qu’il a des difficultés à comprendre quand on lui parle dans le bruit. Il entendra moins bien les voix des femmes », est-il précisé. Tirer un coup près de l’oreille a des effets dévastateurs, y compris sur la plus éloignée : « s’il utilise son fusil sur l’épaule droite, c’est l’oreille gauche qui est atteinte. »

Sachant qu’à trop partir à la chasse le chasseur risque de plus de perdre sa place, le risque n’est-il pas absolu si, par dépit, il se découvre chaud lapin avec un fusil à trois coups ?

A bon entendeur, salut.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
6 juin 2003