Des retraites à… la retraite par répartition ?

L’affamé du petit matin en quête de baguette chaude et de petits pains aura pu trouver sur le comptoir un feuillet de la section locale du parti socialiste : « Retraites, un autre choix est possible ».

Après avoir réaffirmé son refus de « « la mise en cause du système de retraites par répartition », elle passe en revue quelques mesures nécessaires, notamment en ce qui concerne de « nouvelles ressources » : « la répartition, compte tenu des évolutions démographiques, ne peut être préservée sans de nouvelles recettes. Cela suppose l’effort de tous, des revenus du travail comme des revenus du capital, grâce, par exempple, à une part de CSG, une augmentation des cotisations salariales et patronales, de nouvelles ressources tirées de la richesse produite pour financer le fonds de réserve des retraites. »

Question : pourquoi le Parti socialiste n’a-t-il pas mis en œuvre ces mesures lorsqu’il était au pouvoir ? L’Outre-Mer étant, nous a-t-on dit, écouté désormais dans les instances nationales, peut-on espérer une évolution ?

Mais le débat actuel, les contorsions des différentes instances syndicales, ne révèlent-elles pas actuellement les inégalités des différents régimes de retraites, chaque chapelle défendant ses avantages ? Ne serait-ce pas l’occasion de concevoir un système par répartition plus juste, … plus socialiste ?

Force est constater que la complexité de la répartition actuelle permet sans doute d’expliquer les difficultés pour mettre en œuvre des actions unitaires. La grève du 3 juin 2003 à Saint-Pierre et Miquelon, diversement suivie, en est une illustration.

Des retraites inégalitaires à la retraite par répartition ? Est-il possible de l’imaginer ?

Henri Lafitte, 4 juin 2003