Forte tension dans le secteur du BTP à Saint-Pierre et Miquelon
La réunion houleuse de l’observatoire du BTP, à la Préfecture, le 10 juin 2003, aura été l’occasion de constater la tension très forte qui se manifeste dans le secteur du BTP alors que les travaux n’ont pas encore démarré. Une opposition très vive s’est manifestée entre le Préfet et le Président du Conseil général, illustrant les divergences de vue sur la répartition des rôles dans les orientations entre les représentants de l’Etat et de la Collectivité. Le Conseil général a rempli son rôle, d’expliquer le Président sur les ondes de RFO, les marchés ont été programmés pour une douzaine de millions d’euros, le marché de la nouvelles salle de sports en moins toutefois, compte tenu des oppositions qui se sont manifestées, entraînant le retrait du projet. L’Etat remplit son rôle, d’affirmer le Préfet. Des sommes très importantes sont prévues, il n’y a pas besoin d’attendre les crédits pour préparer les dossiers.
Or, la situation semble bloquée, paradoxe d’une situation où, nous dit-on, les aides de l’Etat, hors chantier exceptionnel comme celui de la nouvelle piste, n’ont jamais été aussi importantes. « Je ne travaillerai plus avec cet homme-là », de déclarer le Président du Conseil ; « les moyens financiers sont là », de préciser le Préfet. »La situation est grave », d’ajouter le président de la FEABTP. Compte tenu des délais d’approvisionnement, et faute d’« ordres de services », de nombreux chantiers ne pourront pas démarrer avant la fin juillet ou le mois d’août. Une réunion syndicale, à l’initiative de la CFDT, est prévue pour ce mercredi 11 juin 2003. Et chaque partie concernée d’être sur le qui-vive. Le triathlon prévu avec vingt-deux équipes inscrites pour le 12 juin a été annulé, les forces de gendarmerie ayant été réquisitionnées.
Tout se passe comme si inéluctablement l’Archipel s’enfonçait dans la crise.
Henri Lafitte, 11 juin 2003