Chronique 31 juilllet 2003 (2)

En cette fin de juillet 2003, voici, ô lecteur, quelques pensées, que tu pourras goûter, tout en allant aux fraises.

A Saint-Pierre et Miquelon, celui qui peut servir de bouche-trou ne peut que recueillir le plus grand respect de ses concitoyens.

Avoir une couche, c’est bien ; l’étaler, c’est mieux.

En boucher un coin à quelqu’un ne l’empêchera pas de rouler les mécaniques et de péter une rotule dans le premier trou de poule venu.

Quand la superficie des trous sera égale à celle des chaussées, on pourra enfin se rouler une pelle sans craindre de déjanter.

Si les Cajuns aiment laisser le bon temps rouler, à Saint-Pierre difficile de rouler sans se dire que le temps passe et que l’hiver ne tardera pas à venir. Quel rapport avec ce qui précède ? Cherche…

Avoir un trou dans sa chaussette est la première étape du futur va-nu-pieds.

Ce n’est pas parce que « trou » est d’origine préceltique qu’il faut s’embourber dans les gauloiseries. (Tiens, celle-là, je vais me la répéter)

Le réalisateur de Louise, d’après le roman de Didier Decoin, est venu lâcher sa Louise dans les rues de Saint-Pierre alors que Didier Decoin ne l’a qu’imaginé. Et tout le monde de se pincer le nez dans l’attente de : « Silence ! On tourne ! » Enfin, tant que personne ne pète plus haut que son trou…

Faute de rouler, on finira par aller à pinces, mais les élus ne se fouleront pas pour autant.

Comme on dirait au Québec, prendre un trou le dimanche, n’empêche pas d’en prendre un autre le lundi, surtout quand il y a le choix.

Il n’est pas rare de voir quelqu’un venir faire son trou à Saint-Pierre.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
31 juillet 2003