Chronique du 15 juillet 2003

Plus on parle de camion-échelle dans ce pays et plus on a l’impression que le feu couve chez les pompiers. Pourtant n’ont-ils pas bénéficié de toute l’attention des responsables pour obtenir du matériel flambant neuf propre à éteindre le moindre feu au cul ?

Il reste que le problème de la couverture assurances des soldats du feu de Saint-Pierre reste entier. On se souvient de leur refus, compte tenu de cette situation, de participer au plan Rouge, mis en œuvre par la préfecture, destiné à tester le 15 mai 2003 les capacités réactives en cas de catastrophe. Auront-ils misé en ce 14 juillet 2003 sur un plan bleu-blanc-rouge pour se faire entendre ?

Un des leurs devait recevoir une décoration après vingt ans de bons et loyaux services et la demande en avait été déposée le 7 juillet auprès des services de l’Etat, délai trop bref pour des formalités nécessitant une préparation plus longue. Les pompiers y auront vu une mesure de rétorsion, ce qui les aura amenés à manifester leur mécontentement lors des cérémonies officielles de la fête nationale. Mais n’est-ce pas une distorsion interprétative inéluctable chez le pompier qui se déplace en quatrième vitesse à qui l’on dit soudain : « Il n’y a pas le feu » ?

Mais les protestataires ne sont-ils pas en train de se méprendre ? Ne font-ils pas ainsi la courte échelle aux malentendus au risque de se brûler les ailes ? A qui appartient-il de faire en sorte que leur souci légitime de couverture en cas d’accident trouve une réponse appropriée ? De la réponse à cette question dépend la crédibilité de l’ensemble de la démarche.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
15 juillet 2003