Chronique du 19 juillet 2003

Une mesure qui va donner à Saint-Pierre et Miquelon une marge (substantielle) de manœuvre : dans le cadre de la réforme du code des marchés publics, un décret ministériel devrait faire passer le seuil au-delà duquel « les acheteurs devront respecter les procédures de mise en concurrence formalisées » de 90 000 euros à… 240 000 euros. Et dire que le ministre des finances prévoyait de le fixer à… 6,2 millions d’euros ! Comme l’indique Le Monde, dans son édition du 18 juillet 2003, « à un niveau aussi élevé, 94% des marchés publics de l’Etat et 98% de ceux des collectivités locales auraient été exclus de la procédure d’appel d’offre ».

On imagine les répercussions qu’aurait eues une modification d’une telle ampleur. Reste qu’à l’échelle de l’Archipel 240 000 euros représentent une somme importante pour les entreprises et que dans le climat délétère qui a prévalu ces derniers mois, il faudra être très attentif au contenu final du décret projeté.

Car le problème des élus n’est-il pas qu’ils soient… élus, précisément et toujours par une addition d’individus qui peuvent espérer le retour sur investissement de leur bulletin dans l’urne ? Le dévouement politique désintéressé relève alors du long parcours vers la béatification. Et rares sont ceux qui peuvent prétendre à une auréole.

Il n’y a guère que notre caillou pour être qualifié de « saint ».

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
18 juillet 2003