Chronique du 25 juillet 2003 (3)

Tiens, il fait beau aujourd’hui à Los Angeles. Ici, on se les gèle jusqu’à l’os.

Mais, mais non, c’était une blague. Ici, il fait toujours beau quelque part, mais occasionnellement, à l’anse à Henry, à l’anse aux soldats, à l’anse à l’allumette, à l’anse à Ross, mais pas au centre-ville. L’horizon est bouché depuis début juillet, comme on ne dit pas à Miquelon ; forcément, ce serait mal interprété. Le raid de la grande montagne a même dû être annulé ; on n’aurait jamais trouvé la montagne en question. Difficile dans ces tristes réalités de mettre le cap sur l’avenir sans un bon radar, comme on dirait aux îles de la Madeleine. Et pourquoi s’obstiner à chercher l’Archipel demain alors qu’on a déjà beaucoup de mal à le trouver aujourd’hui dans la purée de pois ?

Alors, forcément, il y en a qui se plaignent du temps qu’il va faire, d’autres du temps qu’il a fait et il y en a même qui écrivent des chansons.

Mais il vaut mieux de toute façon avoir trente-sept degrés dans le trou du cul que la canicule dans notre trou perdu. Non ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
25 juillet 2003