Chronique du 8 juillet 2003

Tiens, pour t’amuser, un jour de pluie, à condition que tu utilises Word, de Microsoft.

Tape (sur ton clavier, pas sur les doigts) : Chirac, Jospin, Sarkozy, Raffarin, Debré, Plantegenest, Girardin, Claireaux, Grignon, Reux, Detcheverry…

Le correcteur orthographique ne moufte pas sur nos éminents nationaux, ne bronche pas sur Girardin, Grignon.

Mais il souligne en rouge Plantegenest, Claireaux, Reux, Detcheverry,

Ainsi le dico me propose-t-il :

 pour Plantegenest, Plante Genest ;

 pour Claireaux,, Clair eaux ou Claire aux ;

 pour Reux,, ERUx, ou Reus

 pour Detcheverry – là le dico est paumé, aucune suggestion. Mais peut-on corriger un nom basque ?

A tel point qu’on se demande dans quelle tête de développeur il a pu aller chercher tout ça.

Ce qui te montre :

 que le dico a une propension à favoriser le national sur le régional ;

 que malgré les efforts de notre sénateur à flatter le « Jacquou », son nom n’est pas entré au dictionnaire, alors que notre député semble avoir mieux réussi ;

 que les maires de Saint-Pierre et de Miquelon ont intérêt à briguer un mandat national pour espérer une meilleure reconnaissance, malgré tout aléatoire (voir le cas précédent) ;

 que notre président du Conseil pourrait vouloir en faire autant.

En poussant plus loin ta réflexion, tu remarqueras qu’en écrivant Saint-Pierre et Miquelon, Saint-Pierre se trouve systématiquement souligné, alors que Miquelon, non. Ce qui peut mettre un peu de baume au cœur à nos frères de l’île sœur – ou à nos sœurs du caillou frère, comme tu veux.

A moins que tu te dises qu’il ne faut pas se contenter des dictionnaires fournis avec les traitements de textes, ce en quoi tu n’aurais pas tort.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 juillet 2003

N.B. Je te signale qu’avec mon programme gratos – TextEdit – même Chirac n’échappe pas au contrôle orthographique. Seule exception : Gérard Grignon. Comme quoi il ne pouvait y en avoir qu’un pour nous représenter au Palais-Bourbon. Miquelon est signalé en rouge, pendant que Saint-Pierre bénéficie d’un sans-faute. L’équilibre est rétabli.