Chronique du 17 août 2003

Ah ! On l’a vu enfin, Raffarin ! Et entendu, c’est te dire ! Il faut se préoccuper de nos petits vieux, nous a-t-il rappelé, comme si nous étions à ce point oublieux de nos devoirs (de vacances). Il faut se préoccuper des « volets clos », a-t-il ajouté au journal télévisé du 16 août 2003. Des fois que des morts se terrassent dans la pénombre de l’oubli.

Et oui ! Sauf qu’il valait mieux des volets clos que des volets ouverts, par ces temps de canicule métropolitaine (nos îles ont été épargnées ; d’ailleurs nous n’avons pas de volets). Quid, en métropole, donc, des « sans-volets », des « sans-murs », des « sans-toit » (ne faut-il pas quatre murs pour un toit ?), des « sans-abri » ? Mais la température retombe, on peut souffler et penser aux volets clos ; s’ils restent fermés alors que la température décline, il doit bien y avoir du mou dans la corde à Line (un prénom,.parmi tant d’autres).

Et Dieu dans tout ça ? Indifférent aux appels du pape ! Ah ! Il ne manque pas d’air, ce maître des nuées ! N’y a-t-il pas de quoi être suffoqué devant tant d’indifférence ? Ne retombe-t-il pas une fois de plus dans son péché mignon, laisser la piétaille brasser de l’air à sa place, alors que précisément, de l’air, il n’y en avait plus ?

Sauf que l’on peut aujourd’hui souffler, vu que la température redescend et qu’on aura l’impression qu’on aura eu droit à cette bouffée d’air par le truchement de notre Premier Apôtre. A tel point que toute l’Europe devra dire merci à notre Grand Ventilateur.

Et la France pourra enfin enterrer ses morts en aspirant et expirant un peu mieux.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 août 2003