Dans quels enjeux nous reconnaîtrons-nous demain ?

Maud Fontenoy a quitté le port de Saint-Pierre, le 13 juin 2003. Son objectif, traverser l’Atlantique à la rame en solitaire. Doit-on y voir le symbole d’un défi individuel ou collectif ? La réponse semble aisée, immédiate, la question n’est-elle pas superfétatoire ?

A l’heure où Saint-Pierre et Miquelon fête le 100è anniversaire d’un de ses trois clubs de football, celui de l’ASSP, célèbre-t-on le défi collectif ou individuel ? La réponse semble tout aussi évidente. On ne joue pas au football comme au jokari. Et pourtant, ne met-on pas de plus en plus en exergue la réussite d’un parcours individuel possible, sur la base d’une aventure collective ? Un footballeur peut-il se détacher du lot, accéder au plus haut niveau, aura-t-on demandé à Claude Simonet, président de la Fédération française de football, venu sur l’Archipel pour cet anniversaire ? Quel est l’enjeu du sport ?

Ne sommes-nous pas entrés, tous domaines d’activités confondus, dans une nouvelle phase de l’histoire de l’Archipel où les destins individuels priment sur les enjeux collectifs ? Maud Fontenoy en serait donc l’illustration parfaite. Mais son courage, son obstination, son engagement, ne nous amènent-ils pas à une réflexion sur des valeurs nécessaires dans la mise en œuvre des énergies collectives ?

Dans quels enjeux nous reconnaîtrons-nous demain en tant que communauté ?

Henri Lafitte, 8 août 2003