Saint-Pierre et Miquelon à l’honneur dans Géo magazine

Ni pays, ni région, ni département, ni territoire, difficile de définir en un vocable l’Archipel de Saint-Pierre et Miquelon, collectivité territoriale de la République française. Txomin Laxalt, journaliste basque, se lance dans cet exercice délicat dans un article de Géo, d’août 2003. Et il le fait avec finesse, délicatesse et qualité d’écriture. Sans doute a-t-il pu approfondir sa réflexion lors de son voyage de 2003, lui qui est déjà venu sur nos îles, en 1997, à l’occasion de la fête basque.

Saint-Pierre et Miquelon, la huitième province, titre-t-il, sans pour autant imposer la vision unique de cet aspect identitaire de l’Archipel. Mais le titre témoigne du respect qui sous-tend l’ensemble de l’analyse. Car Txomin Laxalt n’ignore pas les autres origines, bretonnes et normandes, notamment. Orok Bak, le groupe de danse floklorique, n’est-il pas porté par un descendant de normand ? Et le journaliste de citer également Jean Recher, l’auteur du Grand Métier : « J’y ai tout découvert, tout appris, tout retenu »

D’ailleurs, un des descendants des Basques, Jean-Paul Apestéguy, cité par Txomin Laxalt, ne se définit-il pas comme Saint-Pierrais avant tout, avec pour ce qui le concerne sa part d’origine normande. Reste que la dimension basque est fondamentalement constitutive de notre identité d’aujourd’hui la fête basque annuelle ne témoigne-t-elle pas par son succès de son enracinement populaire ? Un bel article où un prénom doit être toutefois rétabli ; il y est question de Roger Etcheberry et non de Robert. On peut également apprécier que des photos d’un artiste local, Patrick Boez, aient pu être retenues, côtoyant ainsi dans leur qualité celles d’Ingrid Gantner, déjà venue à quelques reprises sur l’Archipel.

La force de l’article réside aussi dans le fait qu’il s’insère dans tout un dossier consacré au Pays basque, dont il ressort que celui-ci s’enrichit du lien entretenu « avec les cousins de Saint-Pierre et Miquelon », la dynamique interactive insufflant l’esprit d’ouverture qui contribue à la beauté des destinées humaines.

Et quand un journaliste trouve les chemins de la poésie sans déformer l’essence d’une communauté, le lecteur peut savourer, en prenant le temps de lire, une nouvelle fois.

Henri Lafitte, 14 août 2003

Géo, numéro 294, août 2003