Chronique du 30 septembre 2003

Certes, la gendarmerie était là en ce dimanche 28 septembre 2003, aux abords de l’ancienne piste où s’étaient réunis des passionnés de bagnoles pour des départs – arrêtés au bout de trois cents mètres de course, au mépris des règles de sécurité, sous les yeux ébaubis de quelques centaines de badauds abasourdis pas fauchés (les chanceux) pour deux sous.

Pas question toutefois d’envoyer les mobiles aux trousses des automobiles ; imaginez les grands titres du genre : « Képis contre chapeaux de roues » ! Mais dès le lundi 29, les contredanses valsaient et les automobilistes de ronger leur frein Pas question que ce genre de happening ne se renouvelle. Ouvrons… une piste de réflexion.

On imagine aisément les répercussions d’une telle interdiction dans l’ordinaire des familles.

 Va me faire une course !

 Non !

 Va me faire une course, je te dis.

 Non !

 Pourquoi non ?

 C’est interdit !

Ah ! Le difficile dialogue des générations !

Qu’on s’en prenne à Voltaire, lui qui aura en son temps sous-estimé l’importance du Canada et des chevaux-vapeur ! Ne bénéficierions-nous pas alors de grands espaces, propres à nous libérer des contraintes insulaires ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
30 septembre 2003