Chronique du 17 octobre 2003

Tiens, on apprend que Raffarin a piqué une colère parce qu’un de ses ministres s’est laissé photographier à califourchon sur une chaise et que sa photo a été reproduite par VSD pour une publicité vestimentaire. Culotté, non ?

Il est vrai que les responsables politiques sont moins diserts lorsqu’un des leurs est assis dans la position commune du cul-entre-deux-chaises, qu’un trait d’union me semble nécessaire. Mais pourquoi s’offusquer sur le fait qu’un journal ait pu dévoiler la marque des vêtements portés par le ministre, sachant que la déculottée est sans doute dans ces milieux ce qu’il faut d’abord éviter pour éviter de perdre la tête. Qu’il aille donc se faire rhabiller ce Renaud Dutreil (et non Dutreillis, comme tu peux le noter).

Si bien que le ministre pointé (appointé aussi, je te le fais remarquer en passant) a « déposé une assignation pour violation du droit à l’image du ministre », comme si un ministre avait un droit particulier alors qu’on ne demande à aucun téléspectateur s’il accepte de supporter la tronche de ces quêteurs d’image sans laquelle ils ne seraient rien.

A Saint-Pierre et Miquelon, s’inquiète-t-on de la marque du costard que les responsables du canton se taillent l’un l’autre et vice-versa ? Je réalise soudain en passant que je ne t’ai pas parlé d’eux cette semaine. Peut-être parce qu’ils filent un mauvais coton et que leur costume trois pièces part en quenouille au point que d’aucuns appréhendent de voir la vérité toute nue. Va t’en savoir.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 octobre 2003