Chronique du 22 octobre 2003

« Apprendre à lire à 86 ans », titre l’Horizon d’octobre 2003, se faisant ainsi l’écho d’une revue où l’on évoque le sort d’une analphabète caennaise de 80 ans découvrant sur le tard la joie du P.I. PI, P.U.PU, P.O. PO, P.A. PA, P.E. PE, P.É. PÉ, P.È. PÈ, P.Ê. PÊ, comme dans toute bon syllabaire qui se respecte. « Aujourd’hui, nous dit-on, Marie-Louise a 89 ans. Elle dévore les livres avec passion et cette soif d’apprendre est fascinante. » Son prochain objectif « sera d’apprendre à écrire ».

Et dire que l’on apprend toute sa vie à la boucler… Dans un contexte insulaire, je ne te dis pas. N’en est-on pas souvent réduit au langage des signes, question de survie ?

Ah ! « Si tous les gars du monde voulaient se donner la main, tout autour de la mer elles pourraient faire une ronde. Si tous les gars du monde voulaient bien être marins, ils feraient avec leurs barques un joli pont sur l’onde. Alors on pourrait faire une ronde autour du monde, si tous les gens du monde voulaient se donner la main. Mais il faut arriver à la dernière page de la méthode Boscher pour découvrir ce texte de Paul Fort. Et il faut au moins 89 ans pour le comprendre. Peut-être 90…, à Saint-Pierre et Miquelon.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 octobre 2003