Chronique du 3 octobre 2003

Intervention très claire, argumentée, engagée dans ses objectifs, que celle du député de l’Archipel sur les ondes de RFO en ce 2 octobre 2003. Gérard Grignon aura certainement trouvé là les mots pour convaincre ou pour retenir l’attention, ce qui aura apporté – enfin – une bouffée d’air dans la politique locale.

Interrogé sur l’hôpital, les dessertes maritime et aérienne, l’indexation, le budget pour l’Outre-Mer, le téléspectateur aura pu remarquer l’assurance de l’homme politique et la sagesse de la réflexion.

Certes, il appartient à chacun de faire son analyse au vu des arguments avancés, de se positionner pour ou contre, mais l’intervention sortait suffisamment des pugilats dans lesquels la politique locale a trop tendance à s’enferrer pour que je le remarquasse. (tiens, un subjonctif, quoique imparfait, peut faire du bien)

Hasard du calendrier, le 3 octobre sera le jour de la saint Gérard. Aussi, m’empressé-je, ô lecteur béat (je ne dis pas béatifié, faut pas exagérer), de te soumettre cet extrait de prière de circonstance, apte à te réconcilier avec ton prochain qui est, je te le rappelle, comme toi même, intitulée « Prière de la Fraternité du Bienheureux Gérard « , glanée sur Internet :

« Seigneur Jésus-Christ

Par votre grâce vous m’avez appelé à vous servir à titre de membre de la Fraternité du Bienheureux Gérard.

Je vous remercie de me faire confiance pour cette tâche.

Je vous demande humblement, avec l’intercession de Notre-Dame, de Saint-Jean-Baptiste, du Bienheureux Gérard Tonque (d’ici qu’un jour on ait, à l’image de l’Ordre de Malte, l’Ordre de Saint-Pierre et Miquelon) et de tous les Saints, que la spiritualité de notre Fraternité imprègne ma vie et mes actions afin de toujours me consacrer à votre service dans ma famille, auprès de mes amis et de quiconque a besoin de mon aide.

Confiant en votre aide, je vous demande de toujours protéger ma foi et d’avoir un coeur ouvert à mon prochain, spécialement le pauvre, le malheureux, le solitaire, l’handicapé et le malade. » (ce qui ratisse, tu l’avoueras, déjà très large)

Maintenant, si tu veux remplacer « Seigneur Jésus-Christ » par « monsieur le Président », fais comme bon te semble. D’ailleurs, si j’en crois le journal « Le Monde », Bernadette Chirac est d’ores et déjà en passe d’être affublée du doux qualificatif de « sainte ». « Enquête sur le nouveau pouvoir de Bernadette Chirac », titre le quotidien dans son édition du 2 octobre 2003 et d’ajouter : « Omniprésente depuis la réélection de son mari, elle multiplie les apparitions comme pour compenser l’absence qui a été reprochée au chef de l’Etat durant la canicule. »

Comme quoi, si tu ne tombes pas dans la béatitude, c’est à désespérer de saint Jacques (dans sa coquille), sainte Bernadette (et de son sac à main), et de notre Gérard à nous (sans son auréole).

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 octobre 2003