Chronique du 12 novembre 2003

Les Américains n’ont certes pas découvert d’armes de destruction massive en Irak, mais ils y découvrent avec leurs alliés de plus en plus massivement la mort. Bref, s’ils méprisaient ceux qui les incitaient à d’autres voies plus diplomatiques, les événements de ces dernières semaines les inciteront peut-être à revoir leur jugement. De là à reconnaître leur erreur, il y a un pas dont on devine aisément que Georges W. Bush est bien incapable. On sent comme un blocage facile au niveau des tempes et du regard.

Les Américains songent, nous dit-on, à transférer rapidement le pouvoir aux Irakiens. Belle hypocrisie quand il s’agit en fait d’essayer de se sortir du guêpier dans lequel ils se sont fourrés.

Il est permis de se dire que si la résistance était le seul fait de cas isolés de quelques partisans restés fidèles à Saddam Hussein, l’ampleur et la généralisation des dégâts seraient moindres. Sans doute est-il bon de s’interroger sur la notion de « résistance ». D’autres l’ont expérimentée à d’autres moments de l’Histoire. Et l’occupant, quelle que soit son idéologie, reste d’abord et avant tout un occupant. Et Georges Bush n’a pas fini de compter les morts. A partir de combien perdra-t-il le sommeil ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
12 novembre 2003