Chronique du 6 novembre 2003 (2)

Bon, il y a une nouvelle piste à Saint-Pierre. Mais quelle charge peut-elle supporter ? Suffit-il de réclamer des vols charters pour régler le problème du désenclavement aérien ? L’aéroport Pointe Blanche pourrait-il supporter l’impact régulier des gros porteurs à l’atterrissage ?

Et puis il y a Miquelon. Le CESSNA n’a toujours pas l’autorisation de s’y rendre. Installera-t-on un équipement spécial pour compenser la longueur… trop courte de piste ? Faudra-t-il une homologation spéciale ? Quel sera l’impact du nouvel équipement sur le nouvel avion ? Volera-t-il aussi vite ? Consommera-t-il plus de carburant ? Faudra-t-il une rallonge de la subvention pour compenser l’éventuel surcoût ou… une augmentation du prix du billet ?

Et puis il y a le nouveau pont, plus proche de la piste que le précédent. Or, n’y a-t-il des normes pour que l’atterrissage puisse avoir lieu en fonction du dernier obstacle avec un seuil minimum de 15 mètres, auquel cas on ne pourrait pas rallonger la piste de ce côté et qu’il faudrait par conséquent rallonger l’autre bout, ce qui est impossible puisqu’il y a la mer ?

Bref, parler du désenclavement ne consiste-t-il pas à nous enclaver le ciboulot ?

Ah ! J’oubliais, le 3 novembre 2003, le CESSNA a fait son premier vol commercial sur Saint-Jean de Terre-Neuve. Il est plus confortable que son prédécesseur, a t-on appris ; mais pour Miquelon, il faudra encore attendre.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
6 novembre 2003