Balade en “Chantées” avec Gilles Thoraval

En ce temps des fêtes, je vais te parler d’un artiste que tu ne connais peut-être pas. Il est venu à Saint-Pierre et Miquelon pourtant. Et puis j’ai eu l’occasion de boire un verre avec lui sur le port de l’Île de Groix, histoire de te dire que la vie réserve de belles surprises, car Gilles Thoraval a gardé un beau souvenir de nos îles.

Son disque ? Balade en « Chantées ». D’abord il y a la pochette, belle, colorée, comme dans les contes illustrés. Puis un poème de René de Obaldia en ouverture, des voix d’enfant enjouées très présentes, comme dans les autres chansons de l’album. Là réside l’originalité de la démarche de l’auteur dans la rencontre de son monde d’adulte et de l’univers enchanté de l’enfance. « Oyez, oyez, c’est la chanson des sons ». Guitares, trompette, hautbois, bombarde, claviers, percussions nous emportent vers le merveilleux : « Petit prince, bonnes nouvelles de la terre ton écharpe c’est le drapeau de la terre ». Ah ! Qu’il est bon de rêver en ces fins d’années où le cœur espère encore dans un corps à corps avec l’imaginaire impossible, certes, mais si beau !

Car la terre est belle dans le regard des enfants. « Il paraît qu’au Sénégal / On caresse les mygales », « Il paraît qu’en Italie / Poussent des courges à spaguetti », « Il paraît que les Chinois / Se promènent la tête en bas », « A Saint-Pierre et Miquelon / T’es isolé pour de bon ». Tiens, nos îles ont leur place dans les rêves de l’adulte et des enfants.

Les chansons de Gilles Thoraval nous emportent sur des rythmes guillerets vers la joie de vivre que l’on voudrait si partagée. « C’est l’équilibre libre libre libre / D’être qui je suis / En équilibre j’ai le respect de la vie » chante Gilles, reprenant une chanson d’un autre Gilles, Parent celui-ci là, venu sur l’Archipel lui aussi « chanson magique lors d’une envolée entre St Pierre et Miquelon et Montréal » précise le livret. Ah ! Si nos îles incitent à un tel souffle d’optimisme, je me dis que 2004 sera peut-être meilleur que 2003.

Ne boudons pas notre plaisir « Viens nous allons chanter nous allons danser Et nous amuser » sur un texte de Jean-Claude Darnal, porté par Gilles et ses compagnons de joie, Maïna, Oriane, Emma et Tristan. Car les chansons toutes aussi belles les unes que les autres se succèdent dans un véritable hymne à la joie, laissant soudain la place à trois instrumentaux où guitares, harpe celtique, bombardes, percussions reprennent comme en écho les thèmes déjà présents au fil des mots, avant de découvrir en final la « Lettre de la fauvette » : « Et tandis que mon cœur en fête / De l’espoir chante la chanson / Je signe encore : Mimi Fauvette / En attendant « Mimi Pinson ! ».

Henri Lafitte, Chroniques musicales
24 décembre 2003

Gilles Thoraval, Balade en « Chantées »

Site internet : www.thoraval.free.fr