Chronique du 17 décembre 2003

Ah les prouesses de la presse pressée !
Ainsi en va-t-il dans Libération du 17 décembre 2003.
« Le chef de l’Etat devrait annoncer aujourd’hui une loi contre le voile islamique à l’école publique et la création d’un organisme contre les discriminations », nous annonce-t-on.
Suivent alors les certitudes au futur : « Jacques Chirac va s’attacher à redéfinir les grands principes ». Cette remarque, tu remarqueras (pourquoi pas un petit futur à ton égard, ô lecteur bien-aimé ?) ne mange pas de pain. Puis : « Il ne pourra évidemment pas éluder la question du voile islamique », « il abordera… », « il ne reprendra pas l’autre proposition phare de la commission », « il consacrera enfin une large partie de son discours à l’égalité des chances et à la lutte contre les discriminations ».
Bref, si notre Jacquot a quelque problème d’esgourde, il n’en reste pas moins télépathe, ce qui nous épate. Sachant que l’on sait déjà tout ce qu’il va dégoiser, pourquoi ne choisirait-il pas alors de la boucler, par solidarité avec ceux qui en ont assez d’entendre toujours les mêmes antiennes ?
La politique peut-elle encore retenir l’attention quand elle ne se fait que l’écho des médias ?

Tu imagines un peu un journaliste de RFO nous révéler ce à quoi pense le président du Conseil général alors qu’il ne parle plus ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 décembre 2003