Chronique du 2 décembre 2003 (2)

“Par les temps qui courent, je ne veux me fâcher avec personne”, a dit Nicolas Sarkozy après avoir observé en parlant des policiers d’élite que si ces derniers étaient des « pur-sang », fallait pas les confondre avec les autres, les « percherons ».

Et d’ajouter “je n’ai rien contre les percherons, mais par les temps qui courent, je ne veux me fâcher avec personne”.

Bon, si c’est la façon d’être bien avec tout le monde, ça peut donner une marge au chroniqueur, eh patate ! Je ne dis pas « patate » pour la chair juteuse du légumineux, non je dis « eh patate » comme j’aurais pu dire « locdu ». T’en as gros soudain sur la patate ? Merde alors, qu’est-ce que tu es susceptible ! T’es peut-être flic ? Tu ne vas pas me dire alors que tu vas voter Sarkozy s’il se présente ? C’est pas le bon cheval pour qui respecte les vaches, les moutons, les bœufs et les percherons, c’est-à-dire toi et moi, en quelque sorte.

Dis donc, rassure-moi. Il n’a pas dit une connerie, là, Sarko ? C’est peut-être dû à ses méfiances vis-à-vis des chevaux de retour… ; qui sait ?

Allez ! Trouver un politique qui ne dit pas de connerie, ça ne se trouve pas sous les pas d’un cheval… Même d’un pur-sang.

Eh ! Ne va pas dire à Sarko qu’il n’est certes pas le mauvais cheval, parce qu’il risque de nous entonner « qu’un sang impur abreuve » nos sillons » en faisant cavalier seul.

Et pour l’alternance, ce serait peut-être la mort du petit cheval.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er décembre 2003