Chronique du 4 décembre 2003

Tiens, je suis tombé par hasard mercredi 3 décembre 2003 sur une émission télé qui m’a plu. Tu constates que je démarre sec. C’était sur France 5, avec Paul Amar, entouré d’étudiants de sciences-po, tous rescapés de la sélection dont on n’a pas parlé (je veux dire la sélection scolaire) avec comme invité pour la 2è édition – j’ai loupé la première, mais tant pis, c’était le porte-parole du gouvernement – avec donc, te disais-je, François Bayrou qui est dans la majorité sans y être, centriste décalé donc pas tout à fait au centre, sachant qu’on ne sait pas très bien où est le cercle, donc le premier rayon, donc le centre, si tu m’as bien suivi.

Mais Bayrou a été plutôt à l’aise dans l’exercice et les étudiants plus divers que leur appartenance de caste formative pouvait laisser craindre. Quant à Paul Amar, il était bon. Allez ! N’hésitons pas à mouiller notre chemise pour qui fait du bon boulot.

Mon attention aura toutefois été attirée par la durée de l’émission…, 52 minutes ! A croire que cette durée est prédestinée au triturage des méninges de nos quêteurs de sièges, vu que c’était la durée de « 52 minutes pour convaincre » , émission locale d’une durée de… 52 minutes forcément, sans compter toutefois les minutes élastiques que les plateaux ultramarins peuvent se permettre, loin des grilles nationales à horloges pointées. Mais attention, avec Paul Amar, il s’agit de « cinquante-deux minutes pour entrevoir une autre facette de la politique… » Entrevoir…, c’est nettement moins ambitieux.

Bref, car 52 minutes, ça pouvait être long, surtout au bout de la cinquante-troisième, l’émission de Paul Amar était bien chiadée, bien rythmée, voire même… informative, c’est te dire. J’ai aimé l’auto-qualificatif de « chrétien laïc » que s’est autorisé.François Bayrou pour se situer dans sa dimension perso de chrétien démocrate sans pour autant arborer sa religion en guise « d’oriflamme ». C’était tout de même moins neuneu que la discrimination positive de Sarkozy et surtout plus démocratique.

La fois prochaine, ce sera Fabius. Sera-t-il du centre, lui aussi ? Mais d’un centre différent dans le même cercle ? Sachant qu’à ces hommes-là, il ne leur reste plus qu’à inventer la roue.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 décembre 2003