Chronique du 5 décembre 2003 (3)

Et c’est reparti. Voilà que sur le plateau on nous ressert la desserte maritime ou l’insuffisance de la desserte si l’on en croit une des parties. Nos marchandises restent sur le quai, de déplorer un importateur. Mais non, les marchandises arrivent, répond le transporteur. Bref, un coup ça arrive, un coup ça n’arrive pas, pour résumer.

Ceci dit, pourquoi s’en plaindre ? On en fait un fromage ? On ne voudrait plus en manquer. On boit du petit lait ? Le petit lait, c’est bon pour la santé. Encore une tarte à la crème ! T’aimes pas le dessert ? T’ajoutes un « e » et t’es servi. On ne va tout de même pas se chamailler pour une petite lettre.

Et puis, faute de bateau, le temps de la quille ne pointe pas à l’horizon pour ceux qui pointent pour en parler.

Et si, pour élargir le sujet, on se consacrait un peu plus aux transports amoureux, hein ? Du genre « je t’aime, moi non plus », histoire de coller à tout ce qui nous unit, dans l’insularité.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
5 décembre 2003