Pour un dialogue responsable

« L’enjeu, c’est l’avenir », titre Georges Poulet, codirecteur de l’Echo des Caps dans l’édition du 5 décembre 2003. Article mesuré, réfléchi sur les incertitudes du lendemain guettant notre archipel si le concept de « solidarité nationale » venait par malheur à s’effilocher. Et le rédacteur de citer le témoignage de deux représentants politiques locaux de bords opposés, le député Gérard Grignon et le maire de Saint-Pierre Karine Claireaux, d’accord sur le défi sans cesse renouvelé de rappeler à leurs interlocuteurs parisiens cette nécessaire solidarité.

« Qu’adviendra-t-il, s’interroge Georges Poulet, si le Gouvernement, aux prises avec les difficultés financières (…) est poussé par une opinion parlementaire (et publique) défavorable à l’Outre-Mer ? » Question d’importance en effet qui mérite qu’on s’y arrête.

« Nous avons, certes, de bons arguments à faire valoir mais, pour cela, il faut dialoguer, plaider », d’ajouter l’auteur de l’article, avant de conclure : « Pour surmonter les difficultés, il convient de maintenir un comportement ferme et positif et d’associer tous les partenaires responsables. L’enjeu, c’est l’avenir… »

Mais penses-tu ô lecteur que le blocage dans le dialogue auquel l’on assiste en cette fin d’année 2003 soit la meilleure façon de… dialoguer entre « partenaires responsables » ? Et si l’enjeu c’était aujourd’hui ? L’archipel de Saint-Pierre et Miquelon aspire au dépassement des querelles intestines dont il a trop souffert. Faudra-t-il attendre de conjuguer un avenir… au passé, en déversant des larmes de crocodiles (un comble pour notre contrée subarctique) sur nos errements ?

Eh oui, reprenons la conclusion, lourde de sens et forte par son ouverture : « Pour surmonter les difficultés, il convient de maintenir un comportement ferme et positif et d’associer tous les partenaires responsables. L’enjeu, c’est l’avenir… » Et assez déconné, bordel de merde !

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
5 décembre 2003