Chronique du 14 janvier 2004

« De l’autre côté du mur / Où les oiseaux sont perchés / Rien n’est jamais vraiment sûr / Quand le soleil est couché », chante Gilbert Laffaille, artiste venu à Saint-Pierre et Miquelon à deux reprises.

Je n’ai pu m’empêcher de fredonner cette chanson en suivant l’émission « C dans l’air » consacrée à la « Palestine emmurée. » Comment la folie humaine peut-elle aboutir à de telles aberrations quand, il n’y a pas si longtemps encore, on se réjouissait de la chute du mur de Berlin.

Bah ! Ça se passe chez les autres. Peut-être sont-ils moins humains qu’ici, allez-y voir.

Et pourtant…

Dans notre société, si blanche de poudreuse dans ses apparences, combien de murs construits, en construction qui séparent les hommes ! Combien d’aberrations subies, par peur de les combattre ! La solidarité insulaire n’est-elle pas souvent en trompe l’œil, un piège à cons, en quelque sorte ?

« Tous les hommes se ressemblent / Au bar des naufragés / Ils ont l’air d’être ensemble / Et sont tous étrangers », chante encore Gilbert Laffaille

Et ces deux chansons sont sur le même disque.

Le titre du CD ?

« Ici ».

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
12 janvier 2004