Chronique du 30 janvier 2004

Un ex-directeur de l’hôpital, un ex-directeur de la SODEPAR, un chef d’entreprise condamnés à de la prison avec sursis pour favoritisme dans des marchés publics, Saint-Pierre et Miquelon est entré dans une nouvelle phase de son Histoire au Palais de Justice, vendredi 29 janvier 2004, le tout par visio-conférence, comme si l’œil d’Abel le juste se trouvait à Paris alors que sur nos îles l’honneur était inexorablement condamné à se déliter.

Deux sur trois n’étaient pas d’ici, pourra-t-on observer. Mais le système n’est-il pas pernicieux au point de fragiliser l’Archipel ? Tout ça a au moins le mérite d’assainir la situation et de mettre chacun devant ses futures responsabilités, se permettra-t-on d’objecter. Peut-être, après tout.

Car nos îles s’enferrent dans un climat délétère sous son manteau neigeux. Le malaise subsiste et l’on finit par se demander s’il n’est pas quelque marionnettiste qui se joue de nos soubresauts : « Mais dis-moi tout / Marionnettiste / J’ai des ficelles à mon destin / Tu me fais faire un tour de piste / Mais où je vais je n’en sais rien », chante Bachelet.

Et si l’on arrêtait de faire le guignol…

En ce mois de janvier 2004, Saint-Pierre est blanc comme neige, mais l’Homme n’y est pour rien.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
30 janvier 2004