Chronique du 2 février 2004 (3)

Rendons hommage à Jacques Chirac qui, bien que président, reste fidèle à celui qui aura témoigné à son endroit une fidélité dont on ne peut suspecter qu’elle fût gauche. Chirac soutient Juppé, Jacques ne laisse pas tomber Alain. De temps à l’autre la politique a ses petits moments de grandeur.

Jacques Chirac a donc rendu hommage à Alain Juppé, « un homme politique d’une qualité exceptionnelle, de compétence, d’humanisme, d’honnêteté ». Bon, les juges ont condamné Alain Juppé, mais ce ne sont que des juges, habillés de noir de surcroît. Au diable la justice ! Les Français n’ont jamais eu d’atomes crochus avec Alain Juppé ; ils ont tout faux, ces cons ! (Ils auraient pu avoir Toubon) Tout le monde se goure dans cette affaire.

Heureusement que la France a encore de ces guides suprêmes qui permettent de lui éviter de s’enferrer dans ses erreurs. Adoubons le Juppé ! ” « La France a besoin d’hommes de sa qualité », a dit Jacquot. Alors, pourquoi chercher ailleurs puisqu’on l’a déjà ? Et puis on ferait des économies, plus besoin de payer des campagnes électorales vu qu’il serait désigné. Plus besoin de juges, payés à veiller le moindre écart de conduite de ces spécialistes de la conduite intérieure.

On pourrait même ressortir un grand carrosse tiré par des chevaux avec Alain Juppé saluant la foule en face des Tuileries (il faut bien que les tuiles rient), drapé dans sa dignité.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 février 2004