Chronique du 8 février 2004

Journée d’information sur les toxicomanies au Musée de l’Arche, en ce samedi 2004. Belle organisation partenariale au demeurant avec expositions de documents, démonstrations et animations diverses. Participation décevante pour les uns, beaucoup de participants pour les autres, une cinquantaine dans les deux cas, une journée originale en tout cas.

Et puis des mots à te flanquer la chair de poule, Hachisch, Ecstasy, LSD, Amphétamines, Héroïne… Quelle surprise de découvrir dans la rubrique ecstasienne, la pilule d’amour, Adam et Eve et les Osties ! Tiens, me suis-je dit, il est grand temps de ne plus prendre son fade dans le pieu et d’oublier d’être pieux au saint office du dimanche ! Plaisirs interdits ! Mais si l’Assemblée nationale s’est accrochée sur la sémantique des signes « ostensibles » ou « visibles », comment ne pas s’arrêter à la force de l’orthographe ? Car il s’agit d’ostie sans h, sans hasch, devrais-je dire, ce qui ne fait aucune différence si tu m‘as bien entendu, mais une énorme si tu m’as bien lu. De toute manière, qui eût pu croire qu’aller à la messe est une façon d’accéder au septième ciel ? Le premier ne suffit-il pas ?

Alcool, tabac, drogues en tous genres, plus question de boire ou de s‘envoyer en l’air ; pas question de boire un coup. Quant à le tirer (le coup), ça ne va pas sans risque. Les paradis sont souvent artificiels, de déplorer une amoureuse déjantée en proie à une vive déception.

 Ah ! Si tout le monde à Saint-Pierre et Miquelon pouvait s’inspirer de cette journée d’action, de soupirer l’un.

 Pourquoi tout le monde, de demander l’autre.

 Personne ne se mettrait plus en pétard et nous coulerions des jours heureux.

 Arrête, tu vas me faire sniffer…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 février 2004