Métiers passions – ou la vie d’artisan aux multiples facettes

Que ne souffre-t-on trop de ces propos désabusés sur la réalité du quotidien professionnel ! Plonger dans cinquante expériences personnelles où l’optimisme, la joie de la réalisation dominent, apporte un réconfort exaltant.

« Métiers passions », de Louis Aldebert et Philippe Mascaro, aux éditions « Le cherche midi », « évoque surtout le bonheur de vivre des artisans », comme le préfacent deux ministres, dont Luc Ferry, le Ministre de l’Education nationale. Un ouvrage où « la passion d’entreprendre », quels que soient les parcours individuels, est au détour de chaque page. Un ouvrage fort bien écrit dont on peut regretter par avance qu’il sera peut-être lu par ceux qui n’en ont pas obligatoirement besoin. Mais le bouche à oreille peut alors jouer son rôle et le choix de tel ou tel passage une démarche judicieuse.

Devenir patron, son propre patron, perspective gratifiante. « Dans les dix ans qui viennent, cinq cent mille des patrons actuels de toutes ces petites entreprises vont prendre leur retraite. Car il n’est pas toujours nécessaire de créer une entreprise. Si on peut en reprendre une bien en vie, avec des clients, des chantiers, du matériel, des projets, c’est un sacré coup d’accélérateur », est-il mis en exergue dans l’introduction.

Ainsi en va-t-il de la jeune fleuriste qui ouvre le panel, devenue patronne à vingt-quatre ans parce que ses patrons ont été « conquis par sa convivialité, son sens de la communication », une jeune qui se sera lancée dans un CAP suite à quelques tâtonnements le bac SMS obtenu. Comment ne pas être admiratif devant le parcours d’Eric Petiot, l’alchimiste des plantes, lancé dans l’aventure du « jardinage biologique » après un BEP de paysagiste, spécialiste de référence dans le traitement « bio » des plantes, arbres et arbustes, consulté sur toute la France. Et cette jeune femme maçon de 27 ans qui aura repris l’entreprise familiale… Que de témoignages d’ailleurs qui viennent bousculer les préjugés sur le milieu du bâtiment !

L’ouvrage se lit avec aisance, tant il respire le dynamisme, la volonté de se prendre en main, de relever le gant, en se jouant souvent de la conception déformée des parcours linéaires… Les « reportages » sont classés par thèmes : les métiers de la vie quotidienne et des loisirs, les métiers du bâtiment et de la construction, les métiers de la communication, les métiers de l’automobile, de la mécanique et du transport, les métiers du goût et de l’art de vivre, les métiers de la maison et de la décoration, les métiers de la mode et de la beauté, les métiers de la maintenance et de la réparation, les métiers de la santé.

Les 13 et 14 février 2004, le Lycée professionnel de Saint-Pierre et Miquelon tiendra ses journées « portes ouvertes ». Beaucoup de jeunes ayant emprunté cette voie auraient pu trouver leur place dans ce genre d’ouvrage. Histoire d’inciter tout lecteur à se dire, comme le soulignent les auteurs du livre : « J’ai lu ça, qu’est-ce que tu en penses ? »

Henri Lafitte, 5 février 2004

Louis Aldebert, « Métiers passions »
Le Cherche Midi
2003