Chronique du 12 mars 2004 (2)

Ainsi donc le Maire de Miquelon serait allé à Paris rencontrer la Ministre de l’Outre-Mer sans « dossier finalisé », si l’on en croit l’intervention du député lors du journal télévisé du 11 mars 2004 ? Et l’on s’étonne qu’ « il en manque un petit peu au bout », pour ne parler que du dossier des coquilles ?

La nouvelle n’a pu que nous surprendre. « Les dossiers sont prêts », d’assener a contrario – et dans la foulée – la Maire de Saint-Pierre, interrogée sur le même plateau, suite au mouvement d’occupation de la Préfecture par les élus du Conseil général et de la Mairie de Saint-Pierre. Et d’ajouter : « les élus sont des gens responsables ».

Qui croire dans ce méli-mélo médiatique où il ne manque qu’une chose au téléspectateur pour ne pas tomber de sa chaise – à moins qu’il ne soit dans un fauteuil, ce qui est le plus probable -, une explicitation des dossiers en question, pour en mesurer l’état d’avancement ?

« Pas besoin de figuration » de préciser la Maire à l’endroit du député. Ah bon ? de se dire l’électeur. Mais qu’est-ce qu’on me demande de faire à moi ?

Car tout se passe comme si la politique se déroulait sur une scène étrange, dans un aller-retour incessant entre coulisses et petit écran, sans que le public ait le temps de saisir ce qui peut se tramer dans la tête de ceux qui tirent les ficelles.

Car des ficelles, il y en a forcément.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
12 mars 2004