Chronique du 16 mars 2004

Démissionneront-ils ? Démissionneront-ils ? Je me répète, tu crois ? Mais non, tu n’imagines pas que j’aurais pu écrire : ne démissionneront-ils pas ? En tout cas, si la question est posée en ce 15 mars 2004, la réponse risque d’être toute trouvée : les trois oppositions – deux à Saint-Pierre, une à Miquelon, viennent, dans une lettre ouverte, de demander la démission des « deux grands élus » – je reprends un terme soudain à la mode, à la mode à la mode de chez nous – la démission, disais-je, du Président du Conseil général et de la Maire de Saint-Pierre, pour solde de leur « coup de force » contre la Préfecture. « Un « flop », de commenter le sénateur, dans une condamnation sans appel avec cet anglicisme de vingt ans (je parle de l’anglicisme). Un four, un bide, une connerie quoi.

Mais on n’en est plus aux années soixante du siècle dernier où monsieur Albert Briand en quête de réconfort électoral démissionnait pour se représenter immédiatement ; l’électeur – de plus en plus en rare – se ménage aujourd’hui, comme la morue en voie de disparition. A trop le fatiguer, on l’épuiserait peut-être, Alors, tant qu’à être élu, aussi bien le dispenser de toute agitation prématurée.

Ce serait oublier les sénatoriales, nom d’un Grand Electeur ! (Dieu a trouvé ses remplaçants) Que deviendraient-elles ? A force d’être à cul, si l’on en croit l’opposition, comment rater l’occasion pour un de nos grands élus de rater un tel siège ? de s’interroger un politologue pétri de « C dans l’air », une émission de spécialistes du commentaire de la télévision française)

C est à l’eau, d’en conclure un observateur lambda habitué à aller se faire voir chez les Grecs.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
16 mars 2004