Chronique du 19 mars 2004 (2)

« Non-lieu dans l’affaire des « frais de bouche » du couple Chirac », titre le Monde, dans son édition du 19 mars 2004, « car les éventuels faits délictuels visés étaient prescrits ». Et nous, on se fend la gueule ?

On nous prend pour des poires ? Ah ?

Tu voudrais que ça change ? Tu pourras toujours faire le poireau.

Tu as la banane ? Attention aux frais de bouche ; tu risques de te faire appeler Jules.

Allez ! Ne sois pas rouge comme un homard ; personne ne veut te bouffer… Oui ? Ah ça alors !

« A la mi-octobre 2003, le juge avait déjà clos son enquête sans poursuites : le magistrat avait en effet estimé, comme le parquet, que les éventuels détournements de fonds qui pouvaient être incriminés étaient prescrits puisque pour ce délit, la prescription est de trois ans », écrit Le Monde, parce que j’en reviens à cette affaire. Et dire que l’on s’obstine avec cette phrase absurde : « le temps ne fait rien à l’affaire »…

« Dans un autre volet du dossier, l’émission présumée de fausses factures entre 1994 et 1995, le juge et le parquet avaient considéré que seuls des “faux en écriture publique”, c’est-à-dire des fausses factures établies par “un dépositaire de l’autorité publique”, pouvaient faire l’objet de poursuites », précise encore le Monde.

Et d’ajouter : « En effet, la prescription pour cette qualification criminelle est de dix ans. Mais son enquête avait établi que le faux facturier présumé, un cuisinier, n’avait pas la qualité de “dépositaire de l’autorité publique”. » Bref, il y a le grand chef ou le petit chef, mais comme tout le monde est chef, personne ne peut « faire l’objet de poursuite » pour ne pas y être allé avec le dos de la cuiller.

Tourne-toi, vire-toi, difficile de se mettre à table chez ces gens-là. De là à en déduire que c’est paradoxal. Allez, rassure-toi, on va bien finir par tout mettre à plat.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
19 mars 2004.